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15 octobre 2013

Le Jeunesse

Qu'est-ce que la Jeunesse ?
Par Eridann


  • La jeunesse c'est l'utopie 
  • La jeunesse c'est l'ambition
  • La jeunesse c'est la transgression
  • La jeunesse c'est la force 
  • La jeunesse c'est l'héritage 


A méditer 


PS: "Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie 
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir" écrivait Kipling (If

17 septembre 2013

Eloge du cinéma soviétique

"Le cinéma, bien sûr, est le plus international des arts"


         
Octobre
Face à la domination du cinéma commercial américain, il est bon de contempler le cinéma soviétique. S'il a longtemps été grossièrement résumé à un mélange de cinéma de propagande caricaturale et de films musicaux médiocres, le cinéma soviétique se caractérise en réalité par sa richesse et une originalité déroutante. Les travaux pionniers de Marc Ferro sur le sujet révèlent que le cinéma soviétique loin d'être un instrument de propagande, voire de contestation, s'apparente à un véritable domaine artistique. Cependant l’œil occidental peine à faire la distinction et à tendance à se limiter à une analyse politique. 

           Assurément, certains réalisateurs sont aujourd'hui très connus des cinéphiles. Il s'agit d'abord  de Serguei Eisenstein dont les films Octobre, Ivan le Terrible et Alexandre Nevski furent diffusé dans le monde entier dès leur production. Si le contenu de ses films sert globalement le régime, en particulier stalinien, il n'a pas hésité dans la seconde partie d'Ivan le Terrible à égratigner le tyran géorgien. Cependant le succès international du cinéma d'Eisenstein s'explique avant tout par l'intensité de ses films et par les moyens mis en place pour leurs réalisation. 
Cependant, d'autres réalisateurs comme Lev Koulechov n'ont longtemps qu'un succès national (avec par exemple Dura Lex - étudié par Ferro) - ne devant désormais son succès qu'à l'effet Kulechov



           Tarkovski en revanche a largement été mythifié, dépassant actuellement la notoriété d'Eisenstein. Découvert dans le monde entier pour son film l'Enfance d'Ivan qui raconte le destin d'Ivan orphelin qui sert d'éclaireur dans l'armée soviétique, il confirme son succès avec des films comme Solaris ou Stalker. Son cinéma, fondé sur le huis-clos et le questionnement des réalités humaines et terrestres a largement nourri les conceptions occidentales du cinéma. Dès lors, loin de plagié, le cinéma soviétique a été un modèle. 




Si le cinéma soviétique reste largement pour son cinéma historique que l'on peut encore illustrer par le fameux Requiem pour un massacre de Klimov en 1985 ou avec l'oeuvre si étonnante politiquement du polonais Wajda, il s'est aussi intéressé aux mœurs ou à la science-fiction (avec par exemple Aelita de Protazanov).  


Par conséquent, le cinéma soviétique illustre d'un côté la complexité du régime soviétique qu'on ne saurait réduire à un régime autoritaire replié sur lui même et ne pratiquant qu'un cinéma de propagande. D'un autre côté, le cinéma soviétique démontre qu'Eisenstein avait raison en affirmant que "Le cinéma, bien sûr, est le plus international des arts". En effet, ni la littérature, ni le théâtre n'ont pu en URSS atteindre une telle liberté. 
Il est cependant encore difficile de connaitre l'impact de ce cinéma international en URSS, de savoir si ce cinéma était connu des ouvriers ou si ceux-ci ne devaient se contenter que du cinéma populaire, hélas largement disparu aujourd'hui. 


A lire et à voir 
- Marc FERRO, Autobiographie intellectuelle (on retrouve ses études sur le cinéma soviétique dedans). 
- Klimov, Requiem pour un massacre

"Bien à toi"

Bonus: un court extrait de l'Enfance d'Ivan



PS: je cherche des infos sur le cinéma pornographique ou érotique soviétique, si quelqu'un a des informations ou des références je suis preneur. 







29 août 2013

Les livres de mon enfance (1)

           Durant mon enfance, j'ai beaucoup lu, un livre un jour, un roman par soir. Je tourne certes aujourd'hui moins les pages pour mon plaisir, mais je lirai toujours et je n'oublie surtout pas les chefs d'oeuvre de mon enfance. 

Sajo et ses castors de Grey OWL

Sajo et ses castors est le dernier livre que j'ai lu avant d'intégrer le collège. Acheté à trois sous sur une brocante, dans un état incertain, il s'agit sans doute des deux cents pages que j'ai le plus savouré de ma vie. 
L'intrigue est basique puisqu'on suit Sajo, jeune indienne, et son frère, à la recherche de castors capturés par un vilain méchant. 

Si l'histoire ne m'a pas laissé un grand souvenir, je n'oublierai jamais la rupture qu'il a constitué dans mon enfance. 



Du désert à la Terre promise de Michèle Kahn


Autant que je m'en souvienne, c'est le second roman que j'ai lu en solo de ma vie, construisant et renforçant déjà mon goût pour l'histoire. Racontant la vie de Moïse et celle de Josué, celui qui n'a pas douté, le roman avec un style relativement lyrique - rare pour un livre jeunesse  - égale facilement le style d'un Gallo. 

Il faut dire que Michèle Kahn  excelle véritablement dans ce genre de textes (cf son ouvrage sur les légendes bibliques). 


Mon prof est un extraterrestre de Bruce Coville 

Peter, Duncan et Laura furent les trois héros de mon premier roman de science-fiction. J'avais alors dix ans et dans le cadre d'un défi-lecture avec ma classe de primaire, j'ai dû lire ce livre. Découvrant la science fiction par un extraterrestre, Monsieur Smith, confondu dans sa réalité de non-terrien par le jeune Peter, je ne l'ai jamais quitté. 

Sa place est renforcée par le fait qu'il s'agit en réalité - comme j'ai eu la chance de le découvrir en fouinant dans le CDI de mon collège l'année suivante - d'une tétralogie. Suivent ainsi : Ciel! encore un prof extraterrestre! ; Mon prof s'allume dans le noir; Mon prof a bousillé la planète. La particularité de ces romans (outre la modification du lieu - vive le New-Jersey) procède du changement de narrateur même si Peter reste mon préféré. "Un est tous, tous est un", n'est-ce pas ?

Le bonheur que me procure ce livre reste intact tant d'années après. 

L'histoire de France en bandes dessinées (T6: les rois de France-Bouvines)

        L'histoire de France en bandes dessinées, collection bien connue des vieux passionnées d'histoire de France, est tombée entre mes mains par hasard alors que je cherchais de quoi étancher une soif. 
Si, aujourd'hui, j'en conteste certaines thèses et lacunes, si j'en refuse l'instrumentation faite par Casali, si je me lasse du dessin et du texte, je garde de cette collection Larousse le souvenir d'une érudition juvénile. 

Je reste en outre un ardent défenseur de la première édition de cette Histoire de France, et je trouve relativement lamentable la republication de cette collection, effectuée sous le nom de L'histoire de France pour les nuls en bandes dessinées. Laissez-nous nos souvenirs intacts. 



Le 35 Mai d'Erich Kästner 


             Le 35 Mai n'est pas qu'un livre de jeunesse, c'est un livre de vie. Moins connu qu'Emile est les détectives ou La classe volante, ce roman raconte le voyage, un jeudi 35 mai, de Konrad de son grand-père et d'un cheval vers les Mers du Sud car Konrad doit écrire une dissertation, et qu'il manque d'imagination. La fine équipe traverse différents pays dont le pays de Cocagne et le Château du Lointain, où se déroule une mémorable bataille entre Jules César et Napoléon, à coup de soldats de plomb, bataille finalement gagnée par le grand-père. 

Outre la dimension merveilleuse de ce roman, il ne faut pas oublier qu'il a été écrit en 1931 (1929: pour Emile et les détectives), condamné et brûlé et par les nazis, avant devenir un succès dans les années 1950. C'est véritablement la dimension historique qui lui permet de rester dans ma mémoire encore aujourd'hui. 




            Pour conclure, rare sont les enfants qui n'ont pas eu leurs romans de jeunesse, que ce soit de leur propre volonté, de celle de leurs parents ou de l'école, mais plus rare encore sont ceux qui s'en souviennent et qui gardent ses ouvrages. Parents, gardez leurs livres pour qu'ils n'oublient pas qu'un jour, ils ont lu, rêvé et imaginé.

          Merci  de partager, de commenter (ici ou sur mon Twitter) et n'hésitez pas à dévoiler vos propres livres de votre enfance. 

"Bien à toi!
Pour la suite:

25 août 2013

Qui suis-je ?

L'homme qui écrit sait qu'il ne se mêle que très partiellement à Eridan, chimère venue d'un temps où l'on pouvait penser sans contrainte et sans risque. 

Pour l'homme qui écrit, Eridan naquit il y a plus de dix ans, au hasard d'une inspiration pré-nocturne succédant au confidentiel et incertain Baine de Rossi. Un rhinocéros! Objet de création figé, faux modèle du secret, perfide alter-ego, il ne reflète qu'un état passé de l'homme qui écrit. Soyez brave disait-il, soyez fier, et osez surtout tout. 
Pour l'homme qui écrit, ce n'était qu'un jouet, un déguisement facile et grossier, qui permettait de traverser les limites de la bien-séance. Un rhinocéros, je te dis que j'ai vu un rhinocéros !  La plume à la main de sa chimère, il épanchait son âme et écrivait ses visions d'un fou que bien peu pouvaient alors comprendre. 

Eridan a d'abord travaillé comme penseur, écrivain et satyre dans la campagne de l'homme qui écrit, avant de devenir un écho numérique dans les nouvelles villes où il résidait. S'il ne pouvait plaire à tout le monde, s'il ne voulait être connu que d'une élite, s'il ne devait que se connaître lui-même alors il ne grandissait pas, s'enfermant dans un cocon bien confortable. La numérisation, visible par la mutation récurrente de son nom a aussi sonné son glas, ne faisant d'Eridan qu'une ombre à peine voilée, écho d'un passé secret et privé. Encore un autre rhinocéros à la corne fragile! 

Aussi, face à l'évolution de l'homme qui écrit, grandissant, devenant étudiant à Orléans puis à Tours, décrochant sans réel peine ses diplômes et concours, Eridan reste-t-il utile ou s'apparente-t-il à un costume devenu trop étroit? Un rhinocéros bleu, ça n'existe pas, ça n'existe pas. Figé dans un rapport incertain à l'autre, Eridan reste cependant un bon souvenir qu'on ne jette pas quand on est bien elevé. 

Je pense, aujourd'hui, note l'homme qui écrit que si d'un côté l'homme qui écrit n'a clairement plus besoin d'Eridan pour être, d'un autre côté Eridan offre à l'homme qui écrit un double paraître face à autrui et face à l'homme qui écrit lui-même. Rhinocéros!

Ici comme ailleurs, Eridan épanchera ce "désir sans souffrir" (vieille histoire) incertain du bon paraître tant par ses interventions politiciennes, ses commentaires culturels, ses digressions malsaines. 

"Bien à toi."